J’ai échoué.
Bon.
C’est pas grave, hein, il suffit de s’en rendre compte et de l’assumer. Mais, étrangement peut-être, je ne m’en sens pas si mal. Un peu, bien sûr, mais pas comme je l’aurais envisagé. Le plus important, n’est-ce pas, c’est de le reconnaître ?
J’ai échoué, parce que j’ai encore péché par inconséquence. J’ai fait des annonces, des promesses, que je n’étais pas en mesure de tenir. J’avais annoncé, il y a bien longtemps, un texte ici chaque dimanche au moins. “Au moins” ! C’est presque drôle avec le recul. Mais presque seulement. Ces derniers mois ont été assez agités et très remplis. En fait, il y a une semaine, je me suis rendu compte que je n’avais pas eu de soirée tranquille à la maison pendant presque un mois. Toujours en vadrouille, ici ou là, en pleine course, tâchant de retrouver un rythme de vie à peu près correct, permettant de concilier toutes les activités que j’aimerais réaliser, ce qui n’est pas évident. Et écrire me prend beaucoup de temps. Surtout si je veux le faire bien, ou ce que j’appelle “bien”, c’est-à-dire en dépit de mon Inquisiteur intérieur.
Alors, forcément, tout le temps passé à écrire à la main, trouver que ce n’est pas satisfaisant, trouver le courage de reprendre, finir, corriger, laisser reposer, recopier sur mon ordinateur, corriger à nouveau… J’ai cru, pourtant, que je pourrai publier tous les dimanches… “Au moins”. Non. Ça n’arrivera pas. C’est sûr. Ça arrivera d’autant moins que je travaille toujours dans le vide, ne partant que d’une vague idée qui me trotte dans la tête, sans préparation préalable, sans coucher sur papier quoique ce soit d’autre que le texte final, dont j’attends qu’il soit parfait dès le premier jet. Il y a une incohérence quelque part. Ça n’arrivera pas.
Et puis, j’en ai marre d’être en boucle. Le CD est rayé. Il faut changer de disque. J’ai l’impression de passer mon temps à écrire sur mon incapacité à réussir à écrire, sur ma frustration, sur l’échec et les promesses sans lendemain. Ça suffit, non ? Tiens, qu’est-ce que je fais, là, maintenant ? J’en ai assez de parler de moi. Tout le monde s’en fiche. Ou devrait s’en ficher. Je veux me concentrer sur les histoires vraiment intéressantes, celles qui me passionnent et qui essaient d’aller fouiner dans les recoins bizarres du monde. Et en même temps, éternel optimiste, j’aime toujours l’idée de ce blog. J’y crois encore. J’ai souvent envie de dire des choses ou de partager une réflexion. Alors j’attends d’en faire un texte propre sur mes carnets, mais ça n’arrivera pas. Ainsi ça passe, et tombe dans l’oubli.
J’aimerais donc essayer une nouveauté. Aller là où je ne suis jamais allé. Où je n’ai jamais voulu allé. Mais, ne serait-ce que pour la fraîcheur, je pense que cela me fera le plus grand bien. C’est cette nouvelle section “Journal”. Bon, tout est écrit dans les quelques lignes de présentation, mais on peut donner quelques détails. L’idée est de lancer une idée sur mon clavier directement, sans passer par le sacro-saint stylo. Une simple volée de mots, relecture et corrections minimales, pour ne plus céder à la frustration de laisser une publication s’envoler. Une sorte de journal, en somme, comme quoi le titre est bien choisi, qui s’ajoutera à ma tentative de tenir un journal personnel sur carnet. Pour m’en servir de brouillon, de vrac d’idées, ou, à la manière de Virginia Woolf, ne serait-ce que pour me délier le poignet.
Je crois que je n’avais jamais écrit directement au clavier. Ça fait un drôle d’effet. Et comme je le pensais, je n’aime pas trop. Ou peut-être suis-je trop biaisé pour juger. Cette distance est un peu gênante, je trouve. Ne pas pouvoir raturer, ne pas se faire mal à la main, ne pas finir le doigt tâché d’encre. Surtout, ne pas sentir cette connexion vibrante, physique, des mots à l’esprit, cette sorte de transe qui fait oublier le monde de dehors. C’est plus froid. Froid mais facile et rapide. On peut pas tout avoir, dans la vie.
Une dernière chose: je parle aussi dans cette section “Journal” d’une partie english-friendly. Well, yeah, OK. Another promise that will be hard to keep, I guess. I don’t feel extremely confident writing in English, because I feel like I don’t have the right words, I lack vocabulary, it cannot flow as in French. But I would like to try. From a business plan viewpoint, it is a good idea anyway, no matter what. Then if I can convince English-speaking readers to use a translator for the rest, then why not ? On a more serious note, I think English texts would be well-suited for more serious talk, kinda humble science or society “essays”. It’s just an idea. We’ll see.
Sur ce…
Bonne soirée !
Cher Valérian, qu’importe la fréquence, l’important est que cet espace existe pour accueillir tes textes, qu’ils soient hebdomadaires, mensuels… annuels même ! Hâte de lire la suite, comme toujours. 🙂
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