La vérité

La vérité, c’est que sur ce blog, je ne sais pas quoi poster.
Mon objectif initial était de me donner un espace de liberté, de créativité, où partager mes expériences et réflexions pour me motiver à les réaliser. Oui, mais, chassé au galop, le naturel est là : silence radio. Non, il y a bien quelques publications… Sauf que toutes sont d’anciens textes venus m’aider à défaire les cartons. Alors quoi ? C’est un échec ? Eh bien, c’est amusant, je crois, de relire aujourd’hui mon introduction fanfaronne et pompeuse à la lumière du constat. Si je ne l’ai pas déjà fait, vais-je abandonner ? Vais-je enfin réaliser qu’il faut tout arrêter ?
La vérité, c’est que sur ce blog, je sais quoi poster.
Ou en tout cas, j’ai des idées. Vagues, certes, comme il se doit, mais des idées. Et puis je n’avance pas que dans le vide : j’ai des projets. Vagues, certes, comme il se doit… Non, pas totalement. Deux grandes histoires complètes à sortir encore du néant, mais en boucle dans la tête depuis un moment. Deux récits à concept, comme je les aime, évidemment.
L’un d’eux est particulièrement important pour moi. J’y crois. Qu’il puisse réussir ET être intéressant. Quelque chose de vrai, et poétique en même temps. J’ai un titre aussi, d’ailleurs, une formule du tonnerre ! Plus qu’à faire le reste. Mais le reste est en cours, depuis longtemps. Depuis plusieurs années que je collecte des fragments de textes et bouts de carnets, ils peuvent enfin trouver leur place et leur raison d’exister. Le gros du chemin m’attend, bien sûr, mais j’y songe, souvent, et j’ai même décidé de m’y mettre vraiment. Alors, de me rendre le samedi à la bibliothèque ou au café pour y griffonner quelques heures, de deux à quatre, j’ai eu envie d’y retourner le lendemain, puis la semaine suivante et celle d’après. Puis la semaine suivante, celle d’après, recommencer. La motivation, le plaisir d’écrire sont revenus, et ont enfin emménagé au lieu de repartir. J’aime cette ambiance, le bouillonnement de nouveautés prenant forme au deuxième étage, devant la fenêtre de la salle « Littérature », pour me sentir investi du patronage des anciens. Et puis il y a quelque chose de jouissif à m’y présenter en touriste parmi la cohorte de têtes penchées, s’infligeant leur manuel de médecine en musique ou bien suant leurs essais en silence. Je débarque tête haute, nonchalant, le pas juste: souple et silencieux, ni trop rapide ni trop lent. J’observe ; et trouve la bonne table, ni trop près ni trop loin, ni trop seul ni trop plein ; mon sac rouge y tombe sans un bruit. J’en sors une bouteille, d’eau, toujours, n’en déplaise à Kerouac, Baudelaire ou Hemingway, un Bic noir et un carnet. Tous les étudiants autour me lancent alors un drôle de regard du haut de leur MacBook, pile de pages et gourde écologique à bouchon ingénieux ; c’est amusant. Je jette un œil en retour à l’assemblée, prend le temps de les jauger tous, eux et la ligne d’horizon, ses crénelures de tours, clochers et toitures. En contrebas s’agitent les minuscules silhouettes, en terrasse ou en vadrouille, tellement chaotiques et insignifiantes. Puis je débouche ma pointe, m’appuie sur mon bras et c’est enfin parti.
Je n’ai qu’une vague idée de ce que j’y viens faire, mais l’important est ailleurs : il faut vider l’encre, coûte que coûte, je veux en racheter, aligner les petits ponts et les grandes boucles, plus loin encore que je l’espérais. Alors peut-être serai-je assez chanceux pour décrocher la transe : je m’affaisse, me ramasse sur la table et enroule le carnet, accélère, accélère, plus vite que je pense, avoir mal sans le sentir, sans que le reste autour continue d’exister. Une main entre les yeux et la page, la tête dans l’autre, je suis bien. Jusqu’en fin d’après-midi, où n’en ressort qu’un fier sentiment d’accomplissement. Bref, peut-être, mais pour une seconde au moins, il est là, je m’en souviens.
Au café, c’est pareil, sauf qu’il faut payer. Le prix des corsos vaut-il alors cette ambiance plus riche, plus animée, son spectacle et ses regards de biais ?
La vérité, c’est que j’ai déjà un certain nombre de textes prêts pour publication.
J’accumule, sans prendre le temps de relire ni corriger, mais pourrais tout aussi bien les partager. Ce sont des vracs, des choses et d’autres, des trucs et des machins. Des bouts de ce fameux projet, des sautes d’humeur, et puis, bien sûr, il y a ce deuxième chantier. Quelque chose de très vague encore, car je suis sûr du concept. Il suffirait donc de se lancer puis de se rattraper. C’est si simple… On verra.
Dans tous les cas, il y aura, ici même, chaque dimanche au moins, à dater d’aujourd’hui, un nouveau texte. Passerai-je le test ? Car je veux progresser, mais mieux vaut encore ne pas trop s’avancer.

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